• Je contrôle mal, ça dérape dans tous les sens, incapable de suivre cette bon dieu de route !
    Je chasse dans les virages, je chasse dans les lignes droite, je chasse même à l'arrêt...
    A droite, à gauche, les bas-côtés n'ont plus de secret pour moi.
    J'ai froid, j'ai du mal à avaler ma salive et j'arrive plus à réfléchir, le cerveau bloqué à 220.
    Les paysages défilent à la vitesse de la lumière  et j'ai l'impression que c'est pas moi qui conduit.
    Bon sang, ce que le soleil va vite, j'arrive plus à suivre, mes mains et mes pieds se font la malle.
    La terre et le soleil se mélangent d'un coup, en haut, en bas, en haut, en bas, un dernier balancement, une dernière pulsation.
    Une roue qui s'arrête de grincer.
    Puis plus rien.
    Excepté le silence rouge et visqueux qui se couche.


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  • La trouille me cloue au sol, gravité maudite. L'air, brusquement empuanti par de noirs relents à ailes de chauve-souris, est devenu plus qu'irrespirable, immobile.
    Mon corps n'est plus qu'un régi, comme auparavant, par la chimie du carbone mais par la chimie du souffre.
    Tout change, tout fout le camp, tout vire au noir.
    Plus rien de stable, l'univers entier sur un atome, une toupie à l'échelle cosmique.
    Les dimensions qui s'emmêlent les pinceaux, l'accélération devient le poids, la pression la longueur et la température le volume. Même le spectre déménage.
    Un dérèglement complet, tout ça pour un signe invisible, un message au-delà de la perception que je perçois pourtant, un brouillage radio, une interférence qui mériterait la fin du monde.
    Le ver est dans le fruit, brûlons le verger.


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  • Nu comme un astre, je cherchais la vie à travers bois et viande.

    Le soleil suintait comme du plomb à travers mon crâne, brûlant tout sur son médiocre et tonitruant chemin.

    La cervelle fondue en moins, le vent continuait à cracher sa vertigineuse musique entre les oreilles et la grumeleuse et lente lumière de granit ne court pas assez vite pour cramer la vilaine âme qui joue dans mes yeux.

    Mais rien sur son passage ne peut prétendre être le même et si je suis petit, mon ombre, elle, est grande.

    Et lourde, son poids immaculé voyage en parallèle.

    Ecrasée par la puanteur du jaune, la magie s'évapore et religieusement, la fade vérité s'incruste comme la crasse sous les ongles.


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  • Une fois franchi le fragile et trop humain barrage de la chair, l'esprit plus ou moins malsain peut égoïstement se répandre dans toute son illégitime venimosité.
    Arides sont ses sinueux chemins et plus d'un meurt sans rien au bout. Graduellement, le degré de pourriture s'envole vers des cieux de plus en plus bas pour atteindre des sommets inavoués où personne n'ira jamais.
    Et dans cet errement de viande perdue, rien ne nous guide sinon quelques rumeurs s'échappant de derrière un rideau opaque et agité, tenture sanglante qui donne forme à la vague obscurité qui s'écoule malhonnêtement le long d'elle-même.

    Pitoyable condition humaine qui n'est qu'un souffle rance.


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  • L'esprit n'est qu'un trou.
    Rien d'autre que du vide.
    Un puits obscur avec une eau noire qui stagne au fond.
    Une tombe abandonnée.
    Un nid à poussières.
    Un moulin en ruine.
    Un robinet qui fuit.
    Un océan de neurones en perdition.
    De la rouille en grappe.
    Le noeud de la discorde.
    Rien ou si peu.
    Rien, avec un sale habit de viande autour.


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