• 25 avril 1997 - Enola Gay

    En plein délire brillant et riveté, la tête pleine de moteurs vomissant des fumées grasses, tu pleures des larmes métalliques que personne n'aurait voulu connaître.

    Enola Gay, que ton nom soit sanctifiée.

    Le chaos hurlant s'abat en lumières à l'infini et l'orthogonalité de la vie est sur le point de s'écrouler.

    Enola Gay, ton règne est venu.

    Le rouge qui gronde dans le fond et le jaune qui ronge les formes, tourbillonnent sans oublier le moindre coin d'ombre.

    Enola Gay, ta mort est née.

    Ton souffle blanc soulève le voile et les morts ont froid. Même les ténèbres frissonnent, tapies au plus profond de tes plis.

    Enola Gay, sur la Terre comme au ciel.

    Les nuages en cascades dégainent leurs pluies inédites et s'en viennent jouer la danse des sept moëlles.

    Enola Gay, pardonne-nous ton offense.

    La raideur de la nuit court de plus en plus vite et la moisissure du temps ne cessera jamais de ramper sur les murs.

    Enola Gay, comme nous ne pardonnerons pas à ceux qui nous ont offensé.

    Le monde en mille morceaux crépite encore et personne ne peut plus voir le bleu de tes nuées à jamais compromis.

    Enola Gay, notre contre-volonté est faite.


     


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