• 20 octobre 2014 - Noir, impair et manque

    Les jours qui s'enfilent comme des perles de merde, cette succession amère  d'instants vides qui moisissent à petit feu et nous font comme un collier hideux que l'on porte avec une horreur discrète. Les angles morts sont tapis à tous les coins de rue et attendent patiemment qu'on tombe dans leur panneau pour sucer le peu de vie qui s'obstine à brûler en nous. Courir, courir, pour échapper au vide  qui nous aspire de ses lèvres glacées puis nous recrache en morceaux défigurés. Et nous irons alors, titubant, mutilés et malheureux, incapables de jamais véritablement nous réassembler, aveugles égarés à la recherche des nos parties manquantes. Et si par un hasard ironique, nous en trouvons une chez un ou une autre, nous ferons tout pour que de nouveau elle fasse partie de nous. Quitte à se frotter à lui ou à elle dans le meilleur des cas, à chercher le rapprochement heureux, l'union partagée ou bien... dans le pire, à lui arracher de force, à le ou la déchiqueter parfois en y mettant les formes parfois sans prendre de gants et sans scrupule, juste pour enfin remettre la main sur ce bout de nous violemment désiré, cette petite parcelle de notre complétude envolée, cette misérable miette de notre identité perdue .


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :