• La fumée de sa respiration qui s'élève dans la nuit.
    Les yeux rivés sur l'horizon, malgré le gel qui mord.
    Se demande encore, indécis, pourquoi il poursuit
    Sa route sans fin alors qu'il est presque déjà mort.

    Glacé jusqu'aux os, s'accroche au bois patiné de la barre,
    Veille tant que possible à ne pas perdre le cap de vue.
    S'interroge sur les raisons de prendre encore son quart,
    De braver le froid, le noir, de persister dans la déconvenue.

    Se prépare à traverser encore l'obscurité en solitaire
    Car d'équipage vaillant, hardi et enthousiaste, il n'y a point
    Tout juste quelques fantômes furtifs qui parfois errent
    Sur le pont de ce vaisseau devenu cimetière, voire moins.

    Alors pourquoi s'obstiner à sillonner le vide ?
    Quelle raison de continuer malgré tout sa route ?
    Cependant, se dit-il, faudra un jour que je me décide
    A enfin mettre un terme définitif à mes déroutes.

    Regarde la surface d'obsidienne avec une envie moche,
    Soupire puis lève les yeux vers la voie lactée.
    Secoue doucement sa gueule couturée de droite à gauche
    Avant de reprendre sa tâche comme si de rien n'était.

    Peut-être est-ce à cause de sa voix intérieure qui le raille ?
    Peut-être aussi parce il n'en est pas de plus cabochard ?
    Qu'il ne s'est pas encore résolu à se foutre à la baille,
    Qu'il n'a pas encore mis fin à ce rêve devenu cauchemar...


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  • Satanés corbacs.
    Double dose, en plus !
    Maudit duo de piafs.
    Vieilles carnes volatiles .
    Affreux crieurs du devoir.

    S'il pouvait les flinguer...
    Leur faire la peau, une bonne fois.
    Histoire de baisser la garde.
    De plus redouter leurs cris stridents.
    De pouvoir respirer un peu.

    Mais non , ce serait trop beau...
    Vise toujours à côté.
    Tout ce qu'il parvient à faire
    C'est les éloigner pour un instant.
    Pour un instant seulement.

    Peine perdue.
    La peine perdure...
    Non, rien n'y fait,
    Trouvent toujours le chemin du retour.
    Ces putain d'oiseaux de cafard !

    D'aussi loin qu'il se rappelle,
    Z'ont toujours été là.
    Tapis dans le décor,
    Prêt à le harceler
    Si jamais il se relâchait.

    Des saloperies volantes
    Insaisissables et futées
    Qui s'échappent à la moindre
    Tentative de les clouer
    Enfin à un arbre.

    A tenté en vain de les ignorer,
    De pas écouter leur chant lugubre
    Reste un petit moment imperméable
    Avant de lamentablement craquer
    Et hurler avec eux.

    Se sent perdu parfois
    Comme un astre à la dérive
    Une planète qui fait fausse route
    Mal aiguillée par l'ombre trompeuse
    De ses deux lunes noires.

    Se demande à l'occasion
    Qu'est-ce qui cloche
    Dans sa vieille caboche
    Dans son coeur usé
    Pour les laisser ainsi mener le bal.

    Et où ces sinistres guides
    le mèneront, lui qui a la faiblesse
    De trop souvent les écouter ?
    Vers quel trou noir
    Le conduiront Doute et Désespoir ?


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