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Par 4e Kouteau le 27 Octobre 2014 à 13:09
Tout a commencé par un défi sur le ton de la déconne avec Oncle Fétide, un "chiche" en quelques sorte.
Lorsqu'il m'a dit qu'il allait réciter ses poèmes avant d'aller se coucher (fort tard), je lui ai demandé lesquels.
Sa réponse : Quinze nuées et deux cents chandelles. J'ai trouvé ça fort inspirant.
Il m'a dit "vas-y".
J'y suis allé.
Tentative 1
Quinze nuées, ça en fait des créatures !
Combien de milliers d'ailes vrombissantes,
De miniscules pattes velues et griffues,
De paires d'yeux à facettes et
Autres mandibules ou chélychères
Pullulent en ces vivants nuages ?
Qui sont-ils, où vont-ils ?
Comme ils sont près du sol !
Trop pour vous et vos congénères.
Pourtant, le futur est en marche,
En vol plutôt, devrais-je dire,
Et fondra sur vos pitoyables carcasses
Pour vous débarrasser de tout
Ce qui vous agite et vous fait mal.
Ne courez pas, c'est inutile,
Ne résistez pas, c'est de l'énergie gaspillée,
Ils ne veulent que votre bien.
Vous devriez les remercier avec chaleur
Au lieu de les chasser impitoyablement.
C'est sûr qu'ils n'ont pas
La tronche de l'emploi, non,
Et que leurs méthodes non plus
Ne sont pas très catholiques
Mais ils vout rendront ce fier service
Sans rancune et sans jugement.
Que vous soyez beaux ou vilains,
Aimants ou haineux, vils ou honorables
Généreux ou mesquins, jeunes ou vieux,
Rien ne leur importe que
Leur mission sacrée de sustentation.
Alors si jamais vous les voyez
Ces trois fois cinq nuées affamées
Arrêtez-vous et regardez-les,
Eux ce sont les fiers anges
Qu'aucun bouquin saint ne décrit
Parce que la vérité a toujours
Plus sale gueule qu'à son tour
Et qu'on attire pas le croyant
Avec du vinaigre de messe.
Rangez vos cierges et vos prières
Rien n'y fera, soyez certains
Et Vos ridicules chandelles,
Peu importe le nombre,
Dix, cinquante, cent, deux cents
Ne vous protégeront pas un brin
Des baisers chitineux et passionnés
Qu'il vous délivreront avec largesse.
Ne restera après leur passage
Qu'un champ de squelettes blancs
Nettoyés jusqu'à la dernière fibre
Et les lumières dérisoires de
Vos vaines tentatives d'échapper
A votre impitoyable destin de mortels.
Tentative 2
L'air comme un fluide épais
Se meut par vagues distraites
Et vient mourir sur les colonnes
D'obsidienne qui soutiennent
Avec aveuglement et abnégation
L'immense voûte enfumée.
Les volutes lourdes et odorantes,
Tels des serpents de brume, montent
Sinueusement des maintes chandelles
Disposées en cercles concentriques
Au pied des marmoréens cylindres
Qui s'élèvent sans pitié du sol.
Ces gris nuages visqueux s'agrègent
Autour des formes oblongues venant
S'unir avec la plus humide dévotion
Au plafond si haut que, même sans eux,
On ne distinguerait qu'avec peine,
Obstination, et déférence.
Ces halos au nombre de quinze
Masquent au commun des mortels
Les étoiles mortes et naturalisées
Que nul n'a plus le droit de voir
Sinon sous la forme diminuée
De l'inepte flamme d'une bougie.
Alors plutôt que de contempler
L'origine cosmique du feu primitif,
Ils se rabattent sur le pâle ersatz
D'une lumière aujourd'hui confisquée
Et se contentent de l'éclat frelaté
De ces cierges en courbes graduées.
Combien en faut-il ? Cent ? Deux cent ?
Pour qu'enfin Les humains voient
Que leurs temples ne sont que
Des leurres érigés pour leur cacher
La splendeur glacée des nuées lointaines
Tournoyant sans fin dans l'obscurité.
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